Début octobre. Ça y est, depuis une semaine, c’est l’automne à Paris.
Le mercredi 11. Il doit être minuit. J’allume la télé avant d’aller me coucher. Météo. « Le beau temps qui stagne sur le sud de la France va progressivement s’installer sur tout le territoire. Ce week-end s’annonce estival. »

Mon sang ne fait qu’un tour. Un tas de trucs se bousculent dans ma tête. Stop. Je suis fatigué. Plus envie d’allumer l’ordinateur pour vérifier la météo. Dans le lit je ne peux m’empêcher de chercher ce qui pourrait m’empêcher d’aller voler ce week-end. Pas d’astreinte au boulot, pas de sortie avec madame, pas de repas d’organisé, pas de promesse que je ferais ceci ou cela … Dodo.

Le lendemain, check météo. P..ain, mais c’est vrai qu’il va faire beau partout, sans vent. Et dans les Alpes, il n’aura pas plu depuis plus d’une semaine. Nickel. C’est l’occasion d’aller profiter de la nature et faire un peu de rando parapente. J’ai un appart du côté d’Annecy et j’avais proposé mi-septembre une sortie de ce type qui n’avait pas abouti faute de bonne météo et de participants. C’est l’occasion.

Mail au Thermique le jeudi matin ; à midi 4 personnes m’avaient déjà contacté.
Tiphaine et Karim (ça n’étonnera personne) ainsi qu’un nouveau au club, Lucien qui vient avec sa copine Marissa, non volante. Pour l’hébergement, mon appart à Thônes peut recevoir 8-9 personnes. Pour les voitures, en 3 heures, Lucien fait le nécessaire pour que sa voiture soit en état de faire 1000 bornes dans le week-end.
Le jeudi soir les équipes sont constituées, l’objectif est défini. On a vu pire.

Vendredi soir. Bouchons classiques mais sans plus. Après un loupé de SMS, on arrive à se retrouver. On termine la route ensemble (de toute façon, il n’y a que moi qui avait les clés). On arrive tard. Vers 2h du matin.

Réveil vers 8h30. On commence à voir les caractères de chacun se dessiner :
Karim qui avait fait des courses vendredi pour tout le week-end (ce serait plus juste de dire pour toute la semaine pour un régiment affamé) va chercher du pain. Ficelles, baguettes, flûtes …
Lucien accompagné de Marissa va au marché s’acheter des chaussures de trail.
Tiphaine m’aide à préparer le petit déjeuner (répare les catastrophes que je fais avec le café) et je prétexte préparer la rando pour la laisser dans la cuisine.

N’empêche, on est tranquille. Il fait beau et chaud. On J’ai choisi une ballade de 1000m de dénivelé, qui permet de voler du Sulens et de poser aux voitures, au col du marais.
Le Sulens est un monticule avec de l’herbe partout sur le sommet et le col du marais propose d’énormes champs, même pas marécageux vu le beau temps. Les vaches et lignes électriques sont repérées, les fermières prévenues. On peut se mettre en route.

On n’était pas en marche depuis 5mn, encore sur la route, qu’une camionnette VW passe. On se demande si on ne se laisserait pas tenter par une montée en voiture. On n’a pas le temps d’en discuter que la camionnette s’arrête, fait marche arrière et nous propose de nous monter jusqu’au parking. Ah ils sont beaux les randonneurs. Pas un qui envisage de refuser poliment cette proposition malhonnête. On monte donc près de la moitié du périple en voiture. Les 625m de dénivelé restants ne sont qu’une partie de rigolade. Pour Karim. Pour les autres, c’est d’abord sympa, puis dur, long, pénible, horrible, épuisant.

 On arrive tant bien que mal au petit Sulens. On mange pour prendre des forces. On se motive pour les 50m de dénivelée qu’il nous manque pour le Sulens. Le paysage est magnifique, le vent quasi nul. Les conditions sont idéales. Le vol est court mais tellement mérité !

 Une fois en bas, il n’est pas encore 15h. On décide d’aller à Planfait sur le lac d’Annecy. Lucien ne connait pas les sites. Karim cherche une sellette légère et veut discuter chiffon avec les revendeurs.

Le temps de récupérer Marissa qui descendait à pied, on se retrouve à Talloires. Il y a du monde en l’air. Peut-être une vingtaine de voiles. On a vu pire à Planfait mais après le vol de midi, Karim préfère monter au col des frêtes. Tiphaine, Lucien et Marissa sont crevés et préfèrent faire un vol du soir à Planfait. Et moi, je ne sais pas ce qui m’a pris, les hormones peut-être, j’accompagne Karim pour les 700m de dénivelé. Il est 17h quand on part. Karim, qui préfère visiblement la compagnie d’une jeune femme allant camper en montagne à la mienne, me distance rapidement. On va dire que j’ai eu une fringale, une hypoglycémie, un coup de mou. J’arrive vers 19h au sommet. Karim est gelé à m’attendre. Le soleil est quasi couché. Mais c’est tellement beau. Vol magnifique, presque dans la pénombre.

    Le soir, après des bières bien méritées, Lucien et Marissa se font un resto en amoureux alors que Tiphaine nous fait des pates carbonara à la mode normande (avec de la crème quoi).
Karim termine par un comparatif de différents alcools (Génépi, Chartreuse verte, Grand Marnier, Prune de 1983, Marc de Gewurztraminer, liqueur à la cannelle) ainsi qu’un comparatif des images des verres de Saké japonais.

Le dimanche matin, on n’est pas plus frais que la veille. De toute façon, on avait abandonné l’idée de voler de la tournette (1500m de dénivelé) ou du Charvin (à peu près autant).
Je propose une ballade de 500m de dénivelé. Mais Lucien et Marissa ressentent encore des courbatures. Comme ils ne connaissent pas Montmin et qu’ils sont indépendants avec leur voiture, on décide de se séparer. Lucien et Marissa vont au lac alors que Tiphaine, Karim et moi allons faire cette ballade du côté du Chinaillon au Grand Bornand. La ballade est belle. Moins pentue que la veille. Encore une fois, la vue est magnifique, chaque essence d’arbre ayant des couleurs différentes. Le vent est léger, la pente est belle. Seul hic, il y a des herbes hautes, fleurs et branchages qui gênent la préparation des voiles.

   
Tiphaine est sur une place assez nette. Elle décolle. Je me mets à sa place, Karim un peu au-dessus mais ramasse toutes la végétation. Tiphaine tient sur un piton rocheux et nous attend. Je décolle pour laisser cette belle place à Karim. Je n’arrive pas à tenir avec Tiphaine et vais poser. Tiphaine me suit ainsi que Karim qui a pu décoller malgré 2 éraflures à sa voile et qui pose passablement énervé.

Il n’est pas 15 heures et on a la possibilité de faire encore un vol de Surcou, 700m de dénivelé pratiquement sur le chemin du retour.
Mais le temps de trouver l’attérro et le parking, on se dit qu’on risque de reprendre la route du retour tous bien crevés et après 19h. Pas vraiment raisonnable. On préfère boire un coup, faire de la luge d’été (certains, pas tous) et partir pas trop tard.

Lucien et Marissa arriveront sur Paris à peu près à la même heure, eux aussi contents de leur journée.

Je pense qu’on a tous eu ce qu’on recherchait.
Lucien a fait une première sortie club, a découvert la rando et les sites du lac d’Annecy.
Karim a couru dans la montagne.
Tiphaine a bien volé et est passée avec émotion sur son lieu de vacances dans sa jeunesse (il n’y a pas si longtemps).
J’en ai pris plein les yeux, plein les poumons et dans une bonne ambiance de surcroit.

L’automne peut être une saison magique. Qui sait, il y aura peut-être encore un excellent week-end pour remettre ça. Ou alors l’année prochaine.
Alors à la prochaine !

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Christophe

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