mattLes 48 dernières heures de mise au point furent intenses, avant de tomber d’accord sur quels véhicules partent les vendredi soir et samedi matin avec qui dedans. Ceux du vendredi soir se sont retrouvés à Porte d’Auteuil dans la navette de location. "Salut Fred, t'es garé où ?" Mais il est toujours possible de se donner RV plus loin sur l’autoroute et de récupérer des retardataires, pour peu que les embouteillages empêchent de prendre trop d’avance.

Malgré les vicissitudes de la technique et des indispensables GPS dont les indications s’avèrent contradictoires (quelle droite ? quelle gauche ?), les clefs sont récupérées comme prévu dans les armoires électriques pour une arrivée à 1H du mat’. Le réveil est prévu à 8h le lendemain pour être sur site de bonne heure et voler si possible. La nuit fut courte mais bonne et le petit déjeuner est pris en terrasse, sous le vent d’un stand de grillade du marché. Croissant ? Brochette ? Café ? Vous l’aimez votre chambre ?

Ensuite, les copilotes s'ajoutent aux GPS pour perdre le conducteur et c’est parti vers Barneville qui nous parait bon pour l’orientation du vent. Pas un chat. Pour l’orientation c’est effectivement pas mal. La photo ci-dessous en revanche nous laisse perplexes sur sa force.

On enchaine alors sur Diélette, où Sophie et Pierre-Francis viennent d’arriver et nous ont bipé. La topographie s’y accommode mieux de la force du vent. L’approche nous confirme que c’est l’endroit idéal de la matinée dans le Cotentin, avec une petite dizaine de voile qui nous balisent le site. C’est parti pour la journée, c’est laminaire et confortable. Essuie-glace et petit jeu : la recherche du point fauteuil : on n’avance ni ne recule, sans monter ni descendre, scotché en plein ciel face au vent. Une heure à ce régime, tranquille, avec tout de même une gestion du trafic à surveiller, qui n’a pas posé de problème dans l’ensemble. Les voyageurs du samedi matin nous y rejoignent, et progressivement tout le monde est en vol. L’appel de l’estomac commence à rappeler les pilotes au sol, suite à l’annonce radio de Tiphaine : le pique-nique est arrivé. Un roulement s’établit naturellement entre ceux qui pensent qu'il est plus important de manger et ceux qui sont avides de voler. La tolérance à la grappe est une arbitre qui aide à faire le tri (NdA : pas de contrepéterie.)

La repose-déco qui épargne les pénibles centaines de mètre de marche n’est pas si facile ou pas pour les débutants. Ça porte à cet endroit, ce n’est pas tellement un hasard si le décollage y est installé. Comme de bien entendu, pour les imbéciles qui tentent d’y poser, il ne faut pas seulement gérer son approche, et sa voile, mais également celle des imbéciles qui veulent décoller, et aussi celles des autres imbéciles qui ont eu la même idée, et comme l’endroit s’y prête, à s’y exercer tout leur saoul. Ça fait beaucoup d’imbéciles tout ça.

Pique-niquer sur place expose à des leçons de maitrise de pilotage, comme à des voiles qui s’abattent impitoyablement sur vos genoux, à des risques d’étranglement par suspente, à un emballage dans l’extrados d’un collègue. Les bonnes âmes s’élancent à la poursuite de pauvres pilotes verrouillés en effet Spi et qui remontent plus vite et plus haut la pente qu’ils ne l’auraient souhaité. Samuel y gagne des marques de noblesse et de dévouement sur les avant-bras : la brûlure des suspentes qui s’échappent.

L’après-midi le vent s’est désaxé par rapport au matin du nord-ouest, vers l’ouest. Ne me demandez pas de combien exactement, mais la lecture du site et des endroits qui portent s’en trouve modifiée d’autant. Il faut tout réapprendre, mais personne ne se décourage et le jeu se poursuit.

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La rumeur s’est apparemment répandue au sol que les conditions seraient idéales à Biville sur la plage. Tout le monde s’y retrouve pour une séance de vol de dune.

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Pour être honnête, il s’agit plus d’une séance de bac à sable, les pelles étant remplacées par les bords d’attaque. La révolution du Shark-nose si utile pour avaler de l’air en vol, selon toutes les incidences, et si répandue désormais parmi les constructeurs, fonctionne également très bien pour ramasser un maximum de sable. Chacun peut bien faire ce qu’il veut de sa voile.

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Il y a même des gens bizarres qui reviennent à l’usage initial de la plage : le bain. C’est vraiment n’importe quoi.

C’est la soirée carbonara qui va réconforter tout le monde. Depuis le début de l’euro, les équipes ont pris l’habitude de ne pas marquer pendant les 80 premières minutes du match. La télévision nous apprendra que désormais, elles ne marquent plus non plus dans les 10 dernières, Cristiano Ronaldo est donc maudit, qui tire son pénalty sur le poteau. Le Portugal est l’équipe la plus romantique de ce début de tournoi, qui domine outrageusement ses adversaires, sans concrétiser ses occasions. Dominer n’est pas gagner. Oui je veux bien du rab de pâtes, merci. Mais non, je blague, le débriffe de l’apéro et du repas a porté sur cette magnifique journée de vol et bien d’autres choses.

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Le lendemain matin, malgré nos précautions (lever 8h), nous avons passé plus de temps à attendre la fin de l’état des lieux qu’à voler. Ceci est un froid constat, sans exagération ni emphase ou effet de style. Sophie dont l’état des lieux du camion n’avait pas à souffrir de la minutie de notre logeuse a pu se rendre à temps à Vauville pour profiter de la belle matinée de vol. Et nous autres, pauvres apôtres, avons attendu pour constater qu’il manquait un cintre dans une armoire, et une chaise de jardin en plastique devant le bungalow. Sans blagues.

Il n’y a pas que le vent qui est imprévisible et qui empêche de voler, le zèle insupportable des conseillers municipaux du dimanche matin est quelque chose de redoutable. On ne finit jamais d’apprendre en parapente. Nous n’avons pas profité autant que nous aurions souhaité de ce site magnifique et accueillant, en raison d'un plafond brumeux qui s'est mis à descendre trop bas. Après moins de 15 mn de vol, devant le scepticisme affiché de Paul, Olivier effectue une magnifique repose au décollage selon le jugement de Sophie. Il aurait été dommage de passer cela sous silence.

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La voiture du samedi a pris de l’avance sur le chemin du retour et dans la navette, s’engage la discussion sur les points positifs et les logeuses rencontrés durant la sortie.

Et nous voilà sur la route avec un ordinateur sur les genoux pour établir les comptes, écrire un petit article pour le site. Comme  à  l’aller, la pompe à essence avait oublié que les plaisanteries les plus courtes sont les moins longues. C’était la roulette russe pour savoir quelle carte bancaire serait acceptée par l’appareil. Stupide machine tu nous détestes, mais sache que le meilleur moyen de se débarrasser des parisiens en fin de WE c’est de leur laisser se servir de l’essence. L’être humain a fini par dompter la machine grâce à sa ténacité : après le rejet des cartes bancaires de presque tous les occupants du véhicule, une carte refusée sans raison une première fois est acceptée la fois suivante, sans aucune raison non plus.  

Comment ai-je pu écrire autant sur ce stupide dimanche ? Autant ne retenir que le samedi qui intéressera beaucoup plus nos lecteurs, et leur donnera envie de venir à la prochaine sortie.

Alors à la prochaine...

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